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Blog de la section PS Anzin

Les 5000 emplois sauvés de Neo-Sécurité, dernier bluff de la Sarkozye ?

30 Avril 2012 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Présidentielle 2012

Les 5000 emplois sauvés de Neo-Sécurité, dernier bluff de la Sarkozye ?

Lundi 30 Avril 2012


L’entreprise Néo sécurité pourrait faire faillite à quelques jours du second tour. Nicolas Sarkozy a pris les devants pour éviter une catastrophe sociale. Mais, dans les faits, avec ou sans intervention de l’Elysée, la plupart des salariés de Néo Sécurité garderont leur emploi. Une belle entourloupe de campagne.


(GOUHIER-POOL/SIPA)
(GOUHIER-POOL/SIPA)
Le 3 mai, le Tribunal de Commerce de Paris se prononcera sur le dépôt de bilan de la société Néo Sécurité, 5000 salariés, n°2 français de la sécurité privée. Une possible catastrophe sociale à trois jours du second tour. Pour éviter cela, le président-candidat Nicolas Sarkozy a pris les devants et a juré de sauver l’entreprise. Le patron de Néo Sécurité Jean-Michel Oury, ainsi que des représentants syndicaux, ont été reçus mercredi par Xavier Musca, secrétaire général de l’Elysée.
Et le patron veut l’aide financière des pouvoirs publics. Jean-Michel Houry réclame un prêt de 15 millions d’euros et l’effacement de sa dette fiscale et sociale avoisinant les 40 millions d’euros. Son entreprise s’est beaucoup démenée pour alerter les dirigeants politiques sur sa situation difficile. Un porte-parole a même affirmé : « C’est le plus gros dossier social depuis le début du quinquennat, et même avant ». Mais l’Elysée a assuré qu’elle « mettra tout en ouvre pour assurer la pérennité des emplois et des activités de l'entreprise ». Et même en cas de faillite, le ministère de l’Industrie a déjà annoncé plusieurs possibles repreneurs dont Securitas, une société suédoise n°1 du marché. Selon Le Figaro, le groupe Fiducial, leader de l'expertise-comptable, est aussi sur les rangs.
Sur le papier donc, tout a été fait pour sauver les emplois de Néo Sécurité. Mais, dans les faits, les choses sont plus compliquées. D’une part, parce qu’avec l'intervention de l’Elysée, la plupart des salariés de Néo Sécurité garderont leur poste. En effet, depuis 2002, la convention collective des entreprises de sécurité prévoit, en cas de faillite puis de reprise d’une entreprise, le maintien de tous les contrats passés et de 85% des emplois de gardiens. Une règle qui permet aux entreprises donneuses d’ordre d’être gardées en permanence même en cas de défaillance de leur sous-traitant. Un élément reconnu par le ministère de l’Industrie qui a désavoué les déclarations catastrophiques de la présidence : « Contrairement à ce qui a été dit, les emplois des 5000 salariés ne sont pas menacés ».

85% des emplois de toute façon sauvegardés

Autre faille, la gestion de Jean-Michel Houry fait polémique au sein de son entreprise. La CGT dénonçant sa « gestion douteuse » et les « salaires extravagants » de la direction. Pour rassurer les syndicats, Bercy a promis un audit de la gestion de l’actuelle direction, de cet audit dépendra une éventuelle aide financière des pouvoirs publics.
Mais peu importe, tout est bon pour faire paraître Nicolas Sarkozy comme le sauveur de l’économie française. Même François Hollande s’est laissé prendre au jeu en dénonçant « des plans sociaux qui sont préparés et qui ne sont pas annoncés » et un « drame qui s'annonce » au sujet de Néo Sécurité. Du côté, des patrons du secteur, on goûte peu la gestion du dossier Néo sécurité. Au SNES, principal organisation patronale, on pointe le « chantage éhonté » de Jean-Michel Houry.
Les entreprises françaises de la sécurité privée ont d’autant plus de raison de s’énerver que c’est une grande entreprise suédoise, Securitas, qui est sur les rangs pour récupérer les juteux contrats en cas de faillite de Néo Sécurité, 500 marchés passés seraient en jeu. Le président du SNES Michel Ferrero a d’ores et déjà demandé à être reçu à l’Elysée pour présenter une alternative la reprise des marchés de Néo Sécurité par plusieurs PME locales. Cette solution aurait pour avantage de consolider les entreprises françaises dans un secteur de la sécurité privée en pleine expansion.
Mais, à ce stade, la défense du « produire français » est accessoire. Pour le président-candidat, seule compte l’annonce, même hypocrite, des emplois sauvegardés.
Même s’ils n’étaient pas menacés.
Au moins, le challenge sera plus facile qu’à Gandrange.
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