Les millions du grand emprunt boudent les facs nordistes... pour l'instant

Les millions du grand emprunt boudent les facs nordistes... pour l'instant

dimanche 27.03.2011, 05:20  - La Voix du Nord

 Dans le grand emprunt, une manne de 7,7milliards pour les pôles recherche des universités, en lien avec le monde de l'entreprise.

|  PÔLES D'EXCELLENCE |

La mauvaise nouvelle est tombée vendredi soir.

Le projet « initiative d'excellence » de l'université Lille Nord de France n'a pas été retenu. À la clef, plusieurs centaines de millions d'euros pour que soit créé dans la région un campus d'excellence à vocation mondiale.

 Mais hier, Christian Sergheraert, président du PRES, porteur du projet, s'est voulu rassurant : les chances nordistes seraient loin d'être hypothéquées.

PAR LAURENT DECOTTE

region@lavoixdunord.fr PHOTO ARCHIVES DELPHINE PINEAU

Ce qui se trame depuis quelques mois autour de la recherche et des pôles universitaires peut sembler complexe à s'arracher des cheveux de savant fou mais c'est capital pour la région.

Vendredi soir, on a craint le « drame ».

 Le ministère de l'Enseignement supérieur a annoncé que le projet « initiative d'excellence » (IDEX) de l'université Nord de France ne figurait pas parmi les sept présélectionnés.

Que cela signifie-t-il ?

« Que nous ne sommes pas retenus pour le moment. Mais une fois que nous aurons reçu les retours d'analyse qui préciseront là où on pèche, nous allons "reficeler" notre dossier et le représenter en septembre », indique le président du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), Christian Sergheraert. Qui dit ne pas pouvoir être déçu par cette décision. « Être dans les sept aurait été une très bonne surprise, mais on sait qu'on est, au mieux, plutôt entre la septième et la dixième place. » Nicolas Sarkozy avait déclaré que dans le cadre du grand emprunt, 22 milliards d'euros seraient dédiés au supérieur et à la recherche, dont 7,7 milliards pour cinq à dix « initiatives d'excellence ». « Mais nous espérons qu'il y en ait non seulement dix, mais même douze », indique Christian Sergheraert.

Au bon souvenir du plan Campus, dont l'université du Nord va finalement profiter parce que, justement, le nombre de pôles retenus est passé de 10 à 12. Là, il est question de 110 millions d'euros destinés à la création de pôles scientifiques, mais aussi de la rénovation de bâtiments et de résidences universitaires (« premiers travaux début 2012 »). Pour IDEX, il s'agit d'une somme bien plus importante (jusqu'à 700 millions) centrée sur la recherche dans six pôles d'excellence (clusters) : santé (médecine personnalisée), sciences humaines et sociales, sciences et technologie de l'information et de la communication et sciences de l'environnement atmosphérique. Auxquels il faut en ajouter deux autres où existe déjà une « interface forte avec l'industrie » : les transports et les matériaux (un projet d'institut de recherches sur la plasturgie). Le tout doit amener « au recrutement de nombreux chercheurs de haut niveau, de post-doctorants en grand nombre, à l'octroi de bourses »... Christian Sergheraert s'interroge : « Je ne sais pas quels critères ont joué. Mais si celui de la situation actuelle a beaucoup pesé, il n'est pas étonnant qu'on n'ait pas été retenus. On est actuellement mal classés dans le sens où on a moins de chercheurs à plein temps, de médailles d'or et d'argent du CNRS...  

Mais notre dossier est bon : quand on est passés devant le jury international, on nous a dit qu'on avait été excellents.

 Après, d'autres "gros bras" ne sont pas dans la présélection et vont donc être dans la course avec nous : Orsay avec polytechnique, Marseille, Montpellier...

En tout cas, c'est trop important pour qu'on baisse les bras. » •