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Blog de la section PS Anzin

Tout le monde regarde vers Hollande

23 Février 2012 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #Présidentielle 2012

Au centre du jeu, Hollande ? Alors que les politiques d'austérité dominent l'Europe, le candidat socialiste est perçu comme l'un des premiers à avoir proposé une autre voie. S'il venait à l'emporter, ce pourrait être le signal d'un retournement de tendance, estiment plusieurs observateurs étrangers.

| Gabriel Hassan | Courrier international

 

François Hollande célèbre sa victoire, aux côtés de Martine Aubry, au siège du Parti socialiste, le 16 octobre 2011.

François Hollande célèbre sa victoire, aux côtés de Martine Aubry, au siège du Parti socialiste, le 16 octobre 2011.

François Hollande, l'homme de la rupture ? Plusieurs éditorialistes et observateurs d'Europe et des Etats-Unis disent l'importance qu'aurait sa victoire à l'élection présidentielle à l'échelle européenne. Dans un contexte marqué par l'austérité, le candidat socialiste est devenu, à leurs yeux, le représentant d'une autre voie. Celui aussi qui pourrait faire basculer le jeu européen vers une politique plus équilibrée entre austérité et mesures de croissance.

"La gauche européenne regarde vers Paris", titre le quotidien espagnol El País, qui écrit : "Un opéra unique s'est joué depuis le début de la décennie dans les théâtres politiques européens. Ténors et sopranos ont entonné vigoureusement le chant de l'austérité et de la flexibilité des marchés du travail. Les dirigeants progressistes ont presque tous accepté, sans tiquer, le diktat allemand sur la règle d'or du déficit. Mais la conjoncture politique semble offrir une opportunité à ceux qui souhaitent une autre musique. Tout le monde regarde vers Paris."

Obama et Monti : de bons alliés pour Hollande

"François Hollande, poursuit l'article, est le seul leader de poids qui se soit déclaré clairement contre le traité européen d'austérité négocié en janvier dernier. Hollande, qui est en tête des sondages, a affirmé que, s'il gagnait, il exigerait sa renégociation. Il a également plaidé pour la création d'eurobonds, regretté que l'accord n'inclue pas de dispositions plus explicites en faveur de la croissance et promis de plus lourds impôts pour les banques. Des vingt-sept pays de l'Union européenne, quatre seulement sont gouvernés par des sociaux-démocrates ; mais une victoire de Hollande pourrait ouvrir la voie à un retournement de tendance." Le cas échéant, le socialiste trouverait plusieurs alliés précieux : l'Italien Mario Monti et l'Américain Barack Obama, qui combattent eux aussi "la culture exclusive de l'orthodoxie fiscale", souligne le quotidien espagnol.

Le même thème a été abordé par des observateurs, par exemple sur le site du think tank italien mRI (Meridiani-RelazioniInternazionali), qui affirme que "les heures de l'austerity sont comptées". L'auteur cite François Hollande comme promoteur d'une autre politique en Europe et voit aussi en Mario Monti un possible allié de circonstance. De fait, le lundi 20 février, douze pays européens, dont l'Espagne, l'Italie et la Grande-Bretagne, ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour réclamer des politiques de croissance. Lettre que n'ont signée ni la France ni l'Allemagne.

Un référendum sur l'Allemagne

Côté américain, même analyse sur le site d'information économique Bloomberg: "Si François Hollande chasse Nicolas Sarkozy au printemps, la zone euro pourrait connaître une nouvelle période d'instabilité", écrit un observateur, pour qui "les élections françaises peuvent aussi être vues comme un référendum sur l'approche allemande de la monnaie unique européenne".

Le quotidien britannique The Daily Telegraph explique quant à lui pourquoi une défaite de Nicolas Sarkozy devrait "terrifier David Cameron et réjouir Ed Miliband [chef de l'opposition]". "La Grande-Bretagne en train d'être étranglée par le même défaut de croissance [que la France]. (...) Si Hollande venait à l'emporter, ajoute l'auteur, l'orthodoxie politique qui place les coupes budgétaires avant tout le reste pourrait également être en lambeaux."

Bien sûr, les éditorialistes ne se trompent pas sur les intentions de François Hollande. "De culture politique modérée, Hollande ne risque pas de brandir un quelconque drapeau rouge", écrit The Daily Telegraph. "Hollande ne cherchera pas beaucoup plus qu'un amendement au pacte d'austérité négocié par le Conseil européen en janvier dernier pour promouvoir la croissance", estime le Financial Times. "Cela dit, poursuit le quotidien économique, toute proposition propre à rendre les marchés nerveux sur l'Europe est malvenue."

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