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Blog de la section PS Anzin

Un Allemand sur deux part en pré-retraite

1 Février 2013 , Rédigé par José Pressoir Publié dans #International- Europe

Un Allemand sur deux part en pré-retraite
Copyright Reuters
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Marc Meillassoux, à Berlin | 01/02/2013, 06:24 - 493 mots

Alors que la paupérisation des retraités enflamme les débats en Allemagne, près de la moitié des nouveaux retraités en 2011 sont partis en préretraite.

Depuis maintenant un an, le débat autour de l'Altersarmut, la pauvreté des retraités, s'enflamme à mesure que les nouveaux chiffres tombent. Après les 700.000 retraités au travail, ce sont maintenant les départs en préretraite qui font débat. D'après Süddeutsche Zeitung, qui cite un document de l'Assurance vieillesse, 337.000 des 700.000 des nouveaux retraités, soit 48% d'entre eux, sont partis avant l'âge légal de la retraite en 2011. La question est naturellement de savoir si ce sont des départs volontaires ou subis. Probablement les deux, sans qu'on en connaisse la proportion. «Il y a effectivement deux catégories de personnes: ceux qui décident de partir plus tôt et qui peuvent assumer la perte en termes de revenu, et ceux, très nombreux, qui sont au chômage, exclus du marché du travail et n'ont plus de droits autres que la préretraite», explique à La Tribune Martin Brussig, directeur du bureau de recherche sur l'emploi de l'université de Duisbourg-Essen. Si le phénomène n'est pas nouveau, il s'accentue d'année en année, précisément alors que le gouvernement cherche à combler le manque de main-d'œuvre par l'emploi prolongé des seniors. «L'âge légal de départ en retraite à taux plein progresse plus vite que l'âge de départ effectif, les gens ayant besoin d'un temps d'adaptation. Cela explique l'augmentation continue des départs en préretraite ces dernières années», constate Martin Brussig.

«La situation démographique ne nous laisse pas le choix»

Depuis 10 ans, l'Allemagne est parvenue à faire augmenter d'un an l'âge moyen de départ à la retraite, aujourd'hui de 63 ans. Mais le gouvernement se voit reprocher d'accélérer le phénomène de paupérisation des retraités après avoir repoussé encore l'âge de départ à taux plein, à 67 ans l'an dernier (pour une mise en place progressive jusqu'en 2030). Et pour cause, la situation des seniors sur le marché de l'emploi reste précaire: seulement 29,3% des 60-64 ans travaillent encore, pour 14% des plus de 64 ans (d'après le Bureau fédéral pour l'emploi, qui ne répertorie toutefois pas l'intégralité de la population active). «Il est évident que la retraite à 67 ans ne crée pas d'emplois et qu'elle mène à des plus basses retraites», a réagi Matthias Birkwald, responsable des questions de retraites au parti de gauche, die Linke. La CDU, attaquée à nouveau sur sa politique sociale, rejette ces accusations et répète la nécessité de sa réforme. Karl Schiewerling, député CDU et responsable des questions sociales au Bundestag explique à La Tribune: «Parmi ces 48%, une grande partie choisit ce départ à la retraite, notamment tout une partie du baby-boom qui s'est assurée un capital et des revenus complémentaires. Le gouvernement fait tout son possible pour que le nombre de seniors qui travaillent augmente, en partenariat avec le monde de l'entreprise, tout simplement parce que la situation démographique ne nous laisse pas le choix.» En difficulté sur plusieurs thèmes sociaux dans la course à la chancellerie, la question des retraites est déterminante pour Angela Merkel qui a promis mardi 29 janvier un texte législatif dans l'année.

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